samedi 16 juillet 2011

Stani Nitkowski

Stani Nitkowski est né le 19 mai 1949 à La Pouëze, en Maine et Loire, d'un père mineur, d'origine polonaise, venu en Anjou travailler dans les ardoisières, et d'une mère pouézéenne, couturière.
Stani Nitkowski a quatre frères et sœurs dont deux mourront en bas âge. Affecté d'une maladie évolutive, il entreprend des études par correspondance. Vers Mai 68, il s'installe à Paris où il est employé de banque. Il rentre dans sa région natale peu après où il travaillera au Crédit Agricole puis deviendra clerc de notaire et employé d'Emmaüs. A la suite des progrès de sa maladie, Stani Nitkowski retourne chez ses parents à l'âge de 22 ans.
Il se retrouve en 1972, à 23 ans, dans un fauteuil roulant pour cause de myopathie.
En 1973, il commence à peindre et fréquente un centre d'accueil communautaire. Par compassion, il lui est offert une occupation : des tubes de couleurs, des crayons et du papier, qui le conduisent à exposer, pour la première fois dans un supermarché.
Sa rencontre avec Robert Tatin, boulanger, géomètre, sculpteur et bâtisseur patriarche de l’art brut, sera un événement majeur et il abandonnera "l'abstraction gestuelle" pour une œuvre plus figurative. L’un aide l’autre, Tatin conseille au jeune homme invalide de s’évader, de coucher sur un lit de papier ce poids mort et Stani Nitkowski  fait ses débuts dans la peinture. Celles-ci, douloureuses, se caractérisent par un expressionnisme visionnaire et les portraits semblent des apparitions effrayantes. Cet écorché vif dessine à la plume et à l'encre de Chine sur le papier qu'il griffe et éclabousse.
Il expose pour la première fois à Angers en 1974.
Marié la même année et père d'un enfant, Stani Nitkowski fait construire une maison à Saint-Georges sur Loire où il s'installe dès 1976.
En 1980, il présente ses travaux dans L’Étrange Musée de Robert Tatin puis débutera une petite correspondance avec Jean Dubuffet.
En 1981, il vient s’installer à Paris et rencontre Cérès Franco de la galerie L’Œil de Bœuf sur les conseils de Jean Dubuffet et de Robert Tatin. Celui-ci l'accueillera dans sa galerie à plusieurs reprises.
En 1982, une première exposition personnelle à cette même galerie.
En 1985, c’est le début d’une collaboration qui durera treize ans avec la galerie Vanuxem à Paris : 1987, 1990, 1993, 1995, 1996.
De 1982 à 1992 Plusieurs expositions personnelles à Laval, Nantes, Rennes, Angers, La Pouëze, États-Unis... et de nombreux articles et publications.
En 1989, à la suite d’une suggestion parue dans la revue Artension, “Écrivez à Stani Nitkowski, il vous répondra”, il envoie cent dessins puis quittera Martine et les enfants.
Il passe un an à Tours, revient habiter Angers où il s’installe dans son dernier atelier, avenue Pasteur. Dès lors, Martine s’occupera de lui tous les jours.
Stani Nitkowski participe également à diverses éditions d'ouvrages avec Hervé Aussant, Jacques Karamanoukian et le Docteur Pierre Dukan.
 En 1993, son œuvre fait l'objet d'une importante rétrospective au Musée Pilori de Niort. Il présente également, à l'occasion d'une manifestation sur Antonin Artaud à Montréal, une œuvre intitulée "Artaud à la couronne d'épines".
Son travail d'artiste est profondément marqué par sa maladie. Son œuvre est forte, noire, torturée à l'image de sa vie.
Bouleversé par la mort de son fils Flavien, musicien, en février 2001, Stani Nitkowski, né sur les décombres fumants de la Seconde Guerre mondiale, se suicidera, au début du siècle, le 2 avril 2001.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stani_Nitkowski
http://nitkowski.polad-hardouin.com/
http://www.moreeuw.com/histoire-art/stani-nitkowski.htm






Extrait de l’œuf sauvage - 1993 - entretien réalisé le 7 mai 1993, chez lui à Angers

« Quand j’ai lu les articles me concernant, je me suis aperçu qu’ils ne me connaissent pas du tout : je suis un homme serein, libre et puis je n’ai peur de rien. C’est-à-dire que, pour moi, la vie c’est la vie. Mais eux, ils arrivent à des textes où ils disent en fin de compte : c’est l’écorché qui a du mal à vivre, qui est assis pour la vie, c’est l’immobile… et tout ça… Bon, qu’est-ce-que je dois leur répondre, moi ? Je vais pas leur dire que je suis heureux ou pas heureux. Ma vie, c’est ma vie. J’ai pas envie de raconter des conneries. »





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