mercredi 20 juillet 2011

Pierre Bettencourt

Pierre Bettencourt est né le 28 juillet 1917 à Saint-Maurice-d'Ételan en Seine-Maritime. Il a su conserver pendant quatre-vingt-neuf ans une vive curiosité dont il concevait mal qu'elle pût être restreinte par tel ou tel choix d'application ou vocation spéciale. Entre le dessin, la poésie, l'imprimerie, la théologie, la bicyclette, la peinture, l'entomologie ou la correspondance, il n'a pas trouvé de raison de choisir. Il avait en 1991 et 1997 placé sa biographie sous le signe de Vauvenargues, dans le catalogue rétrospectif du Centre d'art contemporain de Tanlay comme dans le volume "Les Désordres de la mémoire", qui lui fut consacré lors d'une exposition à la bibliothèque municipale de Rouen : « C'est faute de pénétration que nous concilions si peu de choses. »
Ainsi le poète et fabuliste partage-t-il, chez ce singulier « poireur » de lépidoptères (il faut lire Poirer le papillon [1987], sa correspondance hilarante avec Jean Dubuffet, pour en prendre la mesure), un espace proprement encyclopédique de curiosité avec le peintre et plasticien des « hauts-reliefs »

Après des études secondaires au Havre et en Savoie, Pierre Bettencourt suit, de 1936 à 1938 au Collège de France, le cours de poétique de Paul Valéry. Il se passionne aussi pour le théâtre. Écrivain et plasticien, il édite ses premiers textes sur sa propre presse à bras, dans la maison familiale, occupée par les Allemands. Il y imprima des textes originaux d’Antonin Artaud, Henri Michaux, Jean Dubuffet, Francis Ponge, Bernard Collin, Marcel Béalu, Malcolm de Chazal, Jean Paulhan, Guillaume Apollinaire, et bien d’autres. Il imprima aussi ses propres textes : "Treize Têtes de Français précédées de trois notes sur le bonheur", "Fragments d'or pour un squelette", "Non seulement, mais encore", et en donna à d’autres éditeurs : "La Folie gagne", "Les Plaisirs du Roi", "L'Intouchable", "Le Bal des Ardents", "Séjour chez les Cortinaires", "Écrit dans le vide", "Fables fraîches pour lire à jeun","Discours aux frénétiques", "Le Littrorama", "Discours sur le grand tout", "La vie est sans pitié", "La Terre de feu", "Conversations avec Dieu", "Histoires à prendre ou à laisser", "L’Océanie à bicyclette", "Après moi le soleil".
Un amoureux des mots, auteur de poèmes à l'humour caustique, comme les Fables fraîches pour lire à jeun.
Il était, par ailleurs un artiste plasticien très proche de Dubuffet et ses hauts-reliefs et les obélisques recouverts de coquilles d’œufs et d’ailes de papillons appartiennent au monde de l’art brut et passeront à la postérité, notamment grâce aux expositions du galeriste Daniel Cordier et à sa donation, déposée au musée des Abattoirs de Toulouse.
Attiré dès l'enfance par les papillons, ceux-ci deviendront ses « maîtres à peindre » et lui inspireront, dès 1953, des collages comme ceux exposés à l'Espace Berggruen, tous prêtés par des collectionneurs (rien n'est à vendre). Parmi les quarante pièces figurent des œuvres drôlatiques, Le Chat botté montreur de souris, ainsi qu'un Portrait de Dubuffet, l'ami inséparable qui partageait ce  goût pour les papillons.
C’est en 1953, après un séjour à Saint-Michel-de-Chaillot avec Dubuffet, que Bettencourt compose ces premiers hauts-reliefs  qui deviennent sa marque de fabrique et où interviennent, sur des fonds peints, des matériaux non conventionnels (fragments d'ardoise, grains de café, coquilles d'œuf, de pierres, de pommes de pin …) des  figures à la texture singulière et à l’épaisseur inquiétante. Ses assemblages mettent en scène des univers surréalistes, immédiatement identifiables. Les expositions s’enchaînent alors (notamment au Grand Palais en 1972).
Essentiellement érotiques, ces hauts-reliefs expriment le caractère mystérieux et sacré de la vie en même temps qu'ils dévoilent avec une innocente crudité les fantasmes de l'artiste.
 Ses nombreux voyages en Afrique, Océanie, Indes, Mexique, Egypte lui permettent de nourrir sa passion pour les civilisations disparues. En parallèle, Pierre Bettencourt continue son travail d’écriture avec notamment "Voyage sur la Planète Innommée" publié en 1989 par l’Imprimerie Nationale et illustré par des dessins de Dado.
Après des années de voyage, il finit par se poser en 1962 et fonde une famille. En parallèle, il continue la peinture et les hauts-reliefs dans son atelier de Bourgogne, en restant fidèle à sa devise : « Chacun ne connaît de sa vie que le roman qu’il s’en fait ».
Pierre Bettencourt vivait à Stigny, depuis 1963. Il était marié à Monique Apple, également peintre et écrivain.
Il décède le 13 avril 2006 à Stigny.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bettencourt
http://ingirum.blogspirit.com/bettencourt_pierre/
http://www.moreeuw.com/histoire-art/pierre-bettencourt-biographie.htm
http://lafreniere.over-blog.net/article-10234957.html
http://www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/actus/breves/les-papillons-de-pierre-bettencourt-39311.php
A lire et à visiter :    http://papillonsdebettencourt.blogspot.com/2008_12_01_archive.html 
http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2010/08/ce-que-je-sais-de-bettencourt.html
http://www.bibnblog.fr/?p=4296

Oriental et deux femmes sous un parasol 1992

Papillons de Colombie 1961


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