William Blake est né à Londres le 28 novembre 1757. Il fut peintre et poète pré-romantique britannique.
Bien que considéré comme peintre car il a peint quelques tableaux à l'huile (préférant l’aquarelle, le dessin, la gravure et la lithographie) il s'est surtout consacré à la poésie. Il est l'auteur d'une œuvre inspirée de visions bibliques à caractère prophétique. Son style halluciné est moderne et le distingue de ses pairs bien que ses thèmes soient classiques. Artiste visionnaire, qui crut au rôle prophétique de la poésie.
Fils d'un bonnetier, il montra dès l'enfance, d'étonnantes dispositions pour le dessin et la poésie. Il est envoyé à dix ans dans une école de dessin, où il composera ses premiers poèmes. Devenu élève du graveur James Basire à quatorze ans, il fut chargé de dessiner les antiquités de l’abbaye de Westminster et d’autres vieux édifices, milieux qui ne manquèrent pas d'exercer une vive influence sur son imagination mélancolique.
De caractère ombrageux William Blake devient rapidement hostile à toute institution. Ses premières œuvres le mettent en contact avec le néo-classicisme, auquel il doit son goût pour le contour net.
Ses thèmes de prédilection, en tant que peintre, sont des figures allégoriques inspirées de sources littéraires, la Bible, les pièces de Shakespeare, les poèmes de Milton, La Divine Comédie de Dante et surtout ses propres écrits. Admirateur d’artistes non-conformistes comme Fûssli, Blake est attiré en politique par le radicalisme et les révolutions, et hait toutes les Eglises.
Il publia ainsi ses Songs of Innocence, ornées de ses dessins (1789) œuvre singulière pour lesquels il emploie un procédé inhabituel de gravure, l’eau-forte en relief colorée à la main. Son succès l’encouragea à donner successivement, sous la même forme: Books of prophecy (1791) ; Gates of paradise (1793) ; America, a prophecy (1793) ; Europe, a prophecy (1794) ; Songs of Experience (1794).
En même temps, il faisait figurer, dans plusieurs expositions de l’Académie royale, des peintures allégoriques, historiques et religieuses. Il publia The Marriage of Heaven and Hell (in-quarto), satire du Heaven and Hell de Swedenborg en 1790, où sont mises en avant l’idée de don de soi et de renaissance à travers la mort, la négation de la réalité de la matière, du châtiment éternel et de l’autorité. En 1790, l’artiste entre dans une période de noir pessimisme.
Ses œuvres plastiques, inspirées par des visions, se font plus obscures et désespérées, illustrant toujours ses écrits, The First Book of Urizen (1794), The Song of Los (1795) ou The Four Zoas (1795-1804). Blake y considère la création du monde comme un mal et identifie Dieu à son personnage imaginaire, Urizen, père tyrannique des lois morales, auquel il oppose Orc, l’esprit de révolte.
En 1797, il entreprit une édition illustrée par lui des Nuits de Young, qu'il laissa inachevée, puis il alla vivre à Felpham, auprès du poète William Hayley, faisant des dessins pour celui-ci, et peignant quelques portraits, et ne revint à Londres qu'au bout de trois ans. Ses quarante dessins gravés par Schiavonetti pour une édition du poème The Grave (1808) de Blair furent très admirés, de même que sa grande estampe le Pèlerinage de Canterbury (1809).
Entre-temps, il continuait de composer, d'illustrer et d'imprimer des poèmes étranges, empreints d'un mysticisme obscur : Jerusalem: the emanation of the Giant Albion ; Milton, a poem avec And did those feet in ancient (1804); Job (1826) ; etc. Le plus original est le dernier : c'est aussi celui dont les gravures sont les plus finies. Tous ces volumes sont aujourd'hui fort recherchés, surtout les exemplaires coloriés par l'artiste lui-même. Blake est devenu membre de la royale society le 14 mai 1807. Sa mort, le 12 août 1827, interrompt l’illustration de The divine comedy (1825-1827) de Dante.
« Si les portes de la perception étaient purifiées, chaque chose apparaîtrait à l'homme comme elle est, infinie. »
« If the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite. ») (Le Mariage du ciel et de l'enfer). Cette formule a inspiré le choix du nom de l'essai d’Aldous Huxley, Les Portes de la perception, qui lui-même a inspiré le nom du groupe de rock The Doors.
Les livres prophétiques de William Blake forment la base d’une riche mythologie permettant à celui-ci d’exprimer et d’organiser ses idées spirituelles et politiques en une prophétie d’un nouvel âge. Ce désir de recréation du cosmos est le cœur de son œuvre et de sa psychologie. Ses mythes décrivent généralement la lutte entre, d’une part, ouverture d’esprit et amour libre et, d’autre part, éducation et morale restrictives.
Les études de l’œuvre de Blake n’ont pas permis de dresser une version « parfaite » de son mythe. Les personnages qui en font partie doivent être considérés comme un répertoire de concepts, capables d’incarner ses idées (qui ont d’ailleurs évolué au cours de sa vie). Cependant, les racines psychologique de cette œuvre sont maintenant bien connues et la rendent bien plus accessibles aujourd’hui qu’il y a un siècle.
Parmi les sources d’inspiration de William Blake figurent notamment Le Paradis perdu et Le Paradis retrouvé de John Milton, les visions d’Emanuel Swedenborg et les écrits de Jakob Böhme.
Les visions de Blake allèrent plus loin, dans le sens où il ne s’est pas contenté de développer l’univers des révélations bibliques, mais a cherché à le transcender par la fusion avec ses propres interprétations du druidisme et du paganisme.
Les Zoas sont les quatre morceaux en lesquels s’est divisé Albion ; chacun est personnifié par une divinité :
Tharmas : instinct et force / chaos
Urizen : sagesse / hyperrationnalisme
Luvah/Orc : amour, passion, énergie rebelle / envie et rage
Urthona/Los : imagination / confusion
Le panthéon de Blake inclut également des émanations féminines pour chaque Zoa, respectivement :
Enion : instinct maternel
Ahania : plaisir intellectuel
Vala : séduction
Enitharmon : créativité
La chute d’Albion et son éclatement en Zoas est également le thème central de Jerusalem: The Emanation of The Giant Albion.
Rintrah apparaît pour la première fois dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, incarnant la rage révolutionnaire. Il sera plus tard regroupé avec d’autres esprits de rébellion dans The Vision of the Daughters of Albion :
Bromion : lascif et tapageur
Palamabron : doux et pitoyable, fils d’Enitharmon et Los
Theotormon : mercenaire tourmenté
Le temps a rendu justice à celui qui, longtemps considéré comme un fou, fut l’immense poète, graveur et visionnaire que l’on sait, éternel enfant, éternel "primitif" que son ardeur imaginative, son lyrisme, sa violence condamnèrent à n’avoir de renommée que posthume.
Autodidacte, il dénonce la raison tyrannique des philosophes, s’enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme et goûte certains de ses grands intercesseurs, Swedenborg, Shakespeare, Dürer. Une vie intérieure puissante, une simplicité mystérieuse et désarmante guide son bras.
Dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, il proclame l’unité humaine, attaque la prudence et le calcul au nom de l’épanouissement de l’être réconciliant désir, sagesse et raison. L’amour comme la haine étant nécessaire à la vie, c’est le choc des contraires qui provoque le surgissement de la force créatrice et la progression de l’être individuel. Il oppose ainsi la raison à la vision intuitive, à laquelle va sa préférence.
Autodidacte, il dénonce la raison tyrannique des philosophes, s’enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme et goûte certains de ses grands intercesseurs, Swedenborg, Shakespeare, Dürer. Une vie intérieure puissante, une simplicité mystérieuse et désarmante guide son bras.
Dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, il proclame l’unité humaine, attaque la prudence et le calcul au nom de l’épanouissement de l’être réconciliant désir, sagesse et raison. L’amour comme la haine étant nécessaire à la vie, c’est le choc des contraires qui provoque le surgissement de la force créatrice et la progression de l’être individuel. Il oppose ainsi la raison à la vision intuitive, à laquelle va sa préférence.
Il refusa la morale chrétienne et le dogmatisme religieux. Il inventa pour répondre à ses inspirations mystiques, une mythologie nouvelle construite d'après des mythes sumériens et antiques. Partisan de l'imagination, des visions ou des hallucinations, il est pénétré d'énergie créatrice, et s'inspire des révélations qu'il reçoit pour créer. Ses œuvres étranges et mystérieuses prennent principalement pour sujet la Bible et d'anciennes mythologies archaïques. Il est tenu aujourd'hui pour un poète anglais majeur, et, près de deux siècles après sa mort, William Blake est le plus célèbre mais aussi le plus secret des génies d’Outre-Manche.
Blake s’est opposé à nombre de ses compatriotes, en particulier son aîné Reynolds (né en 1723) avant son cadet Turner (né en 1775), tellement ses livres visionnaires (dont Les Noces du ciel et de l’enfer, 1790-1793) ont heurté les sensibilités et bouleversé les canons académiques du temps, tant par le mot que par le trait. Son influence sera déterminante au XIXe siècle chez les préraphaélites puis sur la modernité prônée par André Gide, André Breton et les surréalistes au XXe siècle. Son œuvre est riche d’une symbolique où se réfléchissent les derniers feux des Lumières et la secrète alchimie d’une société britannique en pleine mutation.
Blake doit sa célébrité à ses manuscrits enluminés dont le graphisme tendu est rehaussé d’un chromatisme puissant. La parfaite réponse du verbe et de l’illustration, la poésie onirique des images, comme sa palette résolument neuve, cristallisent les éblouissements d’un œil visionnaire. A l’instar de Newton, l’une de ses plus célèbres compositions, Blake inscrit l’homme dans un cercle céleste au milieu des nuées, le mesure et se mesure à l’univers cosmique à l’aune d’un compas.
Intransigeant, excentrique, solitaire, Blake proclame avec éclat son exaltation passionnée. Il privilégie jusqu’au vertige le trait néoclassique pour nourrir les pages les plus héroïques de la Bible et de Shakespeare comme de Milton et de la Divine Comédie de Dante.
Intransigeant, excentrique, solitaire, Blake proclame avec éclat son exaltation passionnée. Il privilégie jusqu’au vertige le trait néoclassique pour nourrir les pages les plus héroïques de la Bible et de Shakespeare comme de Milton et de la Divine Comédie de Dante.
A visiter
Très beau.
RépondreSupprimerGiulia