jeudi 31 mars 2011

Rabindranath Tagore "Les oiseaux de passage" ( extrait )

… Ne voyez-vous pas la laideur mortelle qui règne dans nos villes, dans vos rapports, le même masque monotone qui fait que nulle place n’est laissée à l’expression vivante de l’âme. La mort s’insinue morceau par morceau dans le corps de notre civilisation. La soif du gain ne connaît pas de limite à sa rapacité. Son seul but est de produire et de consommer. Elle n’a de respect ni pour les êtres humains ni pour la magnifique nature. Elle est impitoyablement prête, sans une minute d’hésitation, à rejeter la beauté et la vie hors d’elle-même ou à les changer en argent. La présente civilisation commerciale de l’homme prend beaucoup de temps et d’espace pour tuer le temps et l’espace. Ses mouvements sont violents, son bruit agressif et discordant. Elle porte sa propre condamnation parce qu’elle foule aux pieds l’humanité sur laquelle elle se tient debout.



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