Aloïse Corbaz est l’une des figures emblématiques de l’art brut. Issue d’un milieu simple, elle poursuit ses études jusqu’au baccalauréat, puis, à la suite d’une déception amoureuse, elle s’expatrie en 1911 en Allemagne, à Potsdam, pour travailler en qualité de gouvernante à la cour de l’Empereur Guillaume II. En 1914, à la déclaration de guerre, elle doit retourner en Suisse ; elle manifeste alors des troubles du comportement qui conduisent sa famille à l’interner en 1918 à l’hôpital de Céry, puis, de 1920 à sa mort, à l’asile de La Rosière à Gimel. Son médecin, Jacqueline Porret-Forel l’accompagne tout au long de sa vie et étudiera son oeuvre, qu’elle fait connaitre à Jean Dubuffet. Exilée du monde, Aloïse crée dans ses dessins tout un univers aux codes et aux lois propres. Elle fonde notamment sa conception cosmogonique sur deux grands principes : le Ricochet solaire et la Trinité en consubstantialité alternative. Par le Ricochet, Aloïse devient un Créateur qui peut donner naissance à n’importe quel être, n’importe quel élément. Les échos du monde qu’elle a perdu réapparaissent tout au long de son oeuvre : les souvenirs des fastes de la cour de Guillaume II dont elle était amoureuse, les couples royaux, les carrosses, les scènes de théâtre. Il ne s’agit pas pour elle de reproduire fidèlement ces images de l’ancien monde, mais de les déplacer et de les réorganiser dans un monde mouvant, d’une étonnante variété.
Petite, son rêve est de devenir cantatrice. Elle perd sa mère à 11 ans. Après l'école secondaire, elle suit les cours de l'école professionnelle de couture de Lausanne. Dès 1911, elle est envoyée en Allemagne comme institutrice privée chez une famille noble à Leipzig, puis à Potsdam, chez le chapelain de l'empereur Guillaume II, le pasteur Dryander. Elle tombe alors amoureuse de l'empereur comme l'attestent des lettres de cette période. La Première Guerre mondiale l'oblige à retourner dans sa famille en Suisse. En 1918, elle est hospitalisée pour des troubles mentaux (schizophrénie) à l'asile de Cery. Dès 1920, elle est définitivement internée à l'asile de la Rosière à Gimel. Elle commence à écrire et à dessiner à cette époque.
D'abord détruites, ses œuvres seront préservées grâce à l'intérêt que leur portera le directeur de l'hôpital, Hans Steck, et Jacqueline Porret-Forel, dès 1941.
Le support principal de ses œuvres est constitué de papiers d'emballages qu'elle coud ensemble pour obtenir des feuilles de grand format. Elle dessine sur les deux faces de ces supports avec des crayons et des craies grasses en utilisant tout l'espace. Les thèmes que l'on retrouve régulièrement dans son œuvre sont le couple amoureux, le théâtre et l'opéra. Elle met en scène des personnages historiques ou de fiction.
Une partie de son œuvre est aujourd'hui conservée à la Collection de l'Art Brut à Lausanne et au Kunstmuseum (Musée de Beaux Arts) de Soleure, ainsi qu'au LaM de Villeneuve d'Ascq.
Collection de l’Art Brut Lausanne, Montreuse de tableau dans la bannière de Montreux 1941 |
Ses traces dans la nuit |
A visiter: http://www.abcd-artbrut.net/spip.php?article1
http://art-maniac.over-blog.com/article-3407564.html
http://www.artbrut.ch/index1f20.html
http://www.aloise-corbaz.ch/content.aspx
http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/02/3603854907.pdf
bonjour,
RépondreSupprimerelle est exposée au musée de l'art brut de Lausanne. Jusqu’au 26 août. bonne continuation.
Merci pour cette information et votre passage ici. Bonne continuation à vous.
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