Jeanne Tripier naît à Paris 10ème,
deux ans avant la Commune, le 10 janvier 1869, rue de la
Chopinette.
Fille de Charles, Alphonse, Eugène Tripier, marchand de vin, 33 ans et
de Pauline, Alexandrine Poncin, sans profession, 31 ans.
Jeanne Tripier passe son enfance chez sa grand-mère maternelle, à la campagne, à Saint Martin des Champs, avec sa mère, sa sœur cadette Alexandrine Léocadie et son jeune frère Alphonse.
Jeanne Tripier passe son enfance chez sa grand-mère maternelle, à la campagne, à Saint Martin des Champs, avec sa mère, sa sœur cadette Alexandrine Léocadie et son jeune frère Alphonse.
Rêveuse et singulière, elle est mise en pension.
En
1900, elle a 31 ans.
Par la suite, elle vit à Montmartre, avec son fils adoptif Gustav Baum, né en 1895, dont le père est américain, qu’elle a rencontré à Paris et avec qui elle a vécu quelques temps. Elle travaille comme vendeuse dans le grand magasin « Au Palais de la Nouveauté » du Boulevard Barbès. La disparition des archives et du dossier médical laisse beaucoup de blancs dans la vie de Jeanne.
En 1914, sa sœur se marie à l'âge de 44 ans.
Alphonse, son frère, séjourne un temps aux Etats Unis.
Par la suite, elle vit à Montmartre, avec son fils adoptif Gustav Baum, né en 1895, dont le père est américain, qu’elle a rencontré à Paris et avec qui elle a vécu quelques temps. Elle travaille comme vendeuse dans le grand magasin « Au Palais de la Nouveauté » du Boulevard Barbès. La disparition des archives et du dossier médical laisse beaucoup de blancs dans la vie de Jeanne.
En 1914, sa sœur se marie à l'âge de 44 ans.
Alphonse, son frère, séjourne un temps aux Etats Unis.
En 1915,
décès de sa tante maternelle Léocadie Poncin. Les parents de Jeanne sont alors
sans doute décédés. L'héritage revient à ses neveux. Jeanne a 46 ans et par la
suite sera convaincue d'avoir été dépossédée. Atteinte par ce décès, Jeanne
revendique un héritage, cherche secours et réponses à ses questions du côté des
sociétés spirites. Elle déploie une activité intense, procès, lettres aux
autorités et travaux "d'arts modernes modernisés".
En 1927, à l’âge de cinquante-huit ans, elle se passionne pour le
spiritisme et la divination et en fréquente les
milieux, en plein essor depuis le siècle précédent. Ses
nouvelles activités l’accaparent tellement qu’elle renonce peu à peu à se
rendre à son travail. Jeanne Tripier
réalise avec ferveur des dessins, des broderies, des ouvrages tricotés au
crochet et rédige également des textes. Elle considère toutes ses créations
comme des révélations médiumniques.
Elle
est internée le 4 octobre 1934 dans un hôpital psychiatrique de la région
parisienne par
Clérembaut, d'abord à Sainte Anne, puis à Maison-Blanche pour "psychose hallucinatoire
chronique. Excitation psychique.
Logorrhée. Mégalomanie probablement initiale". Elle a 65 ans, est sans
ressource, inscrite au bureau des "indigents littéraires" et à la
charge de son fils Gustav Baum, au chômage et logé dans un hôtel meublé.
Elle se met toute
entière au service des esprits qui l’ont chargée de préparer le "Dernier Jugement Définitif",
transcrivant les "messages" qu’elle reçoit de Jeanne d’Arc, de Joséphine
de Beauharnais, d’Anatole France, de Quand Même, de Zibodandez 1er, deXionne,
roi de l’astre lunaire, de Béglose, roi de la lune à mon gars, de Morin le
Colimaçon borgne, de Morphée des catacombes, de Martel en Tête, de Gibraltar ou
de Sa Majesté Jupon.
Souvent lisibles, parfois mêlés du "langage sphérique", tout à
fait hermétique, ses écrits font montre d’une très grande expressivité, tout
comme ses dessins, ou "clichés géographiques". “Médium de première
nécessité, justicière planétaire et réincarnation de Jeanne d’Arc”, elle
développe, pendant les dix années de son hospitalisation, une vision du monde
qu’elle transcrira, mêlées aux souvenirs de sa vie quotidienne, dans ses Messages
relatant ses voyages interplanétaires, ou ses Missions sur Terre.
Elle réalise des dessins à l’encre, qu’elle mélange avec de la teinture pour les cheveux, du vernis à ongles ou des médicaments. Accompagnés de textes, ces dessins deviennent des sortes de cartographie de la voyance. Elle applique la couleur au doigt le plus souvent, travaille vite. Ses broderies manifestent la même énergie, le même investissement physique dans la violence de leurs formes, désarticulées, à la trame anarchique.
L’œuvre
de Jeanne Tripier la plus saisissante est constituée de ces broderies. Femme au
foyer pendant la première partie de sa vie, l’aiguille devient pour elle une
arme redoutable le jour où son “corps fluidique astral” l’emporte
définitivement sur son “corps fluide charnel”, le jour où elle
"décide" une migration mentale et devient ainsi la main de tout
un défilé de personnages extravagants. Les messages émanant de toutes ses
personnalités défilent et se mêlent les uns aux autres, créent le fil
discontinu d’une “litanie de l’absurde”, lancent des imprécations, déclenchent
des guerres, parlent au moyen de codes secrets qu’elle baptise “langage
sphérique”.
En s’offrant aux esprits qui guident son aiguille, Jeanne Tripier nie
sa propre identité, laisse venir des formes dénuées de toute représentation
convenue. Protégée par l’anonymat, elle s’affranchit de la conformité, de la
banalité et, en utilisant l’outil de sa domination comme arme symbolique, elle
devient une grande artiste.
Elle décède à
Maison-Blanche, à
Neuilly-sur-Marne le 27 juin 1944, elle a 75 ans.
En 1947, Dubuffet expose les broderies de Jeanne, en compagnie d'autres
œuvres, dans les sous-sols de la galerie Drouin à Paris.
En 1948, quatre ans après son décès, plus de trois cents dessins, une cinquantaine de broderies et environ deux mille pages de textes retrouvés dans un sac sont par chance sauvés de la destruction.
En 1948, quatre ans après son décès, plus de trois cents dessins, une cinquantaine de broderies et environ deux mille pages de textes retrouvés dans un sac sont par chance sauvés de la destruction.
En 1949, Place Vendôme, à Paris, exposition de 63 auteurs réunis par la
Compagnie de l'art Brut. Jeanne est présentée sous le nom de Jeanne Tri.
En 1962, « Les broderies médiumniques de Jeanne Tripier » sont exposées galerie Cordier, à New York. Depuis, collection en France et en Suisse.
En 1966, « Messages et clichés de Jeanne Tripier la Planétaire », Dubuffet, avec écrits, dessins et gouaches de Jeanne.
En 1979, Thévoz écrit « La sorcellerie des mots ». Vuarnet s'en inspire pour écrire « La chute de la maison Tripie »r.
En 1999, « Le Remémoirer de Jeanne Tripier », Lise Maurer, aux éditions Erès
Jeanne Tripier Premier CAHIER mai 1935, Harpo &, Quartier Vaumeilh -R.N. 96-04220 Corbières
En 1962, « Les broderies médiumniques de Jeanne Tripier » sont exposées galerie Cordier, à New York. Depuis, collection en France et en Suisse.
En 1966, « Messages et clichés de Jeanne Tripier la Planétaire », Dubuffet, avec écrits, dessins et gouaches de Jeanne.
En 1979, Thévoz écrit « La sorcellerie des mots ». Vuarnet s'en inspire pour écrire « La chute de la maison Tripie »r.
En 1999, « Le Remémoirer de Jeanne Tripier », Lise Maurer, aux éditions Erès
Jeanne Tripier Premier CAHIER mai 1935, Harpo &, Quartier Vaumeilh -R.N. 96-04220 Corbières
« L’art
brut », collection Skyra
Flammarion, Michel Thévoz , 1980
Jean Dubuffet focalisa son analyse du faire de Jeanne Tripier sur un point « surbrodé » qui fit pour lui énigme. Celle d’un savoir qui supportait l’intuition de Jeanne : la symétrie d’échelle au principe de l’attracteur étrange de la théorie du chaos.
RépondreSupprimerCf. Vermeersch P., « Condition de l’art brut à l’entrée du nouveau siècle », in Devenir de l’art brut, Ligeia, n° 53-56
a new and wonderful discovery for me
RépondreSupprimerThanks very much
SupprimerTOUCHÉE. MERVEILLEUSE
RépondreSupprimerVous avez raison, elle nous touche infiniment.
RépondreSupprimerMerci pour votre passage ici.