Augustin Lesage est né le 9 août 1876 à Saint-Pierre-lez-Auchel (Pas-de-Calais) et décédé le 21 février 1954. Peintre français inclassable, rattaché au mouvement spirite, étudié par André Breton, il est intégré à la Collection de l'art brut, dont il est une figure majeure.
À l'âge de 7 ans, il perd sa jeune sœur Marie, de 4 ans sa benjamine. Dans cette région minière du Nord de la France, c’est tout naturellement qu’il commence à travailler à la mine dès 14 ans, après son certificat d’études. Mais c'est cette fois sa mère qui, cette année-là, meurt d'un cancer de la lèvre. À 18 ans, il rencontre sa future femme avec qui il a une fille en 1895. À 20 ans, il est mobilisé dans des régiments de Dunkerque et Lille, d’où il revient en 1900 pour reprendre « l’existence simple et dure d’un travailleur du sous-sol ».
En 1912, Augustin Lesage entend des voix lui annoncer qu’il sera peintre. Il s'initie alors au spiritisme, commence ses premiers dessins automatiques et huit à dix mois plus tard, au cours d’une séance de spiritisme, les esprits se manifestent à nouveau. Peu après, Lesage entame une immense toile de neuf mètres carrés. Il y consacre tout son temps libre pendant plus d’un an. Il s’agit d’une œuvre ornementale constituée de motifs décoratifs minuscules qui lui donnent un aspect textile. Sans être non figurative (on peut y retrouver nombre de figures architecturales et anthropomorphes), cette œuvre explore, sans aucune intention préliminaire, les voies de l’abstraction à une époque où cette dernière n’est pas encore devenue la voie royale des artistes professionnels. Participant régulièrement aux séances spirites, Lesage croit que ses œuvres lui sont dictées par des esprits (Léonard de Vinci, Marius de Tyane-déformation d’Apollonios de Tyane- ou bien de Marie, sa petite sœur morte à l’âge de trois ans). Ce n’est que plus tard qu’il consent à signer de son nom. Témoignant sur son propre travail, Lesage a écrit : “Jamais il ne m’est arrivé, avant de peindre une toile, d’avoir une idée de ce qu’elle serait. Jamais je n’ai eu une vision d’ensemble d’un tableau à n’importe quel endroit où j’en étais de son exécution. Mes guides m’ont dit : ‘Ne cherche pas à savoir ce que tu fais.’ Je m’abandonne à leur impulsion.”
En 1921, il reçoit la visite du directeur de la revue spirite, Jean Meyer, qui devient rapidement son mécène. Deux ans plus tard, le peintre médium quitte la mine pour se consacrer exclusivement à l'art.
Il rencontre l’égyptologue Alexandre Moret et commence à se passionner pour les dessins égyptiens, se déclarant la réincarnation d’un artiste des temps pharaoniques. Il continue à peindre des centaines d’œuvres chargées de symboles religieux de toutes origines. Il expose et vend ses toiles, se mêle aux milieux artistiques avec lesquels il entretient une relation ambiguë. Le spiritisme est peut-être devenu pour lui “un alibi”, lui permettant d’accéder à une forme de reconnaissance à laquelle, simple ouvrier, il n’aurait pas eu droit. Mais cette “stratégie” a ses limites : si l’œuvre de Lesage est hautement inventive jusqu’au milieu des années trente, à partir de cette époque, elle s’affaiblit progressivement jusqu‘à devenir pauvre et caricaturale.
En 1925, il expose deux toiles à la Maison des Spirites à Paris, avant que le Congrès Spirite International ne lui consacre sa première exposition publique, où il rencontre Léon Denis et Sir Arthur Conan Doyle. L'œuvre de l'artiste est ensuite présenté au salon des Beaux-Arts, au salon d'automne de Paris, ainsi qu'au salon des artistes français.
Au début des années 1930, ses toiles paraissent clairement influencées par l'Egypte pharaonique, comme en atteste 'La Moisson égyptienne', ainsi que par l'art chrétien et du Moyen-Orient. Marqué par l'abstraction lyrique et géométrique, l'oeuvre médiumnique de Lesage présente également des figures architecturales et anthropomorphes, anticipant à la fois l'art brut, l'art abstrait et le surréalisme. A sa mort, Lesage laisse un héritage de huit cent peintures visibles dans le cadre de la collection de l'art brut de Lausanne ou au musée d'Art moderne de la ville de Paris.
Bonjour. Ses tableaux sont très beaux, j'aime les regarder, je crois en Dieu-Jésus-Messie et je crois aux esprits des humains et des autres êtres vivants. Je crois que l'enfer et le paradis existent. Heureuse année 2014. Salut cordial. Dame Béatrice B-H
RépondreSupprimerMerci pour votre passage ici et bonne année à vous également.
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