Extrait du catalogue « Art spirite, médiumnique, visionnaire, messages d’outre-monde » aux éditions Hoëbeke
Une exposition de la Halle Saint-Pierre du 13 septembre 1999 au 27 février 2000.
Hong Tong est né en 1920 dans le hameau de K’unchiang, canton de Peimen, district de T’ainan, au sud-ouest de Taïwan. Ses parents étant morts quand il était enfant, il a été élevé par sa grand-mère et son cinquième oncle. Né dans une famille pauvre et intègre, il a dû très tôt travailler, gardant les buffles des voisins ou s’occupant à divers autres petits travaux, et n’a donc pas pu recevoir d’instruction scolaire… Le jeune Hong Tong a d’ailleurs travaillé à Kaohsiung, la grande ville du Sud, avant de revenir au pays et d’y prendre pour épouse Liu lai-Yu, dont il aura trois fils et deux filles…
Hong Tong a été profondément imprégné de l’influence et de la culture taoïste. Il a même rempli pour un temps les fonctions de médium (chit’ung) du temple de Nank’unshen…
Le tournant le plus spectaculaire dans la vie de Hong Tong se produit dans l’année de ses cinquante ans, lorsque, le 4 novembre 1969, il demande de l’argent à sa femme pour acheter de la peinture, du papier et des pinceaux et fait vœu de se consacrer dorénavant entièrement à la peinture, déclarant ne plus prendre désormais la responsabilité de l’entretien financier du ménage. Sa femme effrayée de cette subite décision, ne parvient cependant pas à s’opposer à la requête pressante de son mari et se résigne à trouver elle-même des moyens de subsistance de la famille….
Hong Tong, quoique ennuyé d’imposer à sa femme une telle situation, ne parvient pas à résister à une pulsion créatrice passionnée qui le pousse à s’enfermer chez lui et à peindre jour et nuit. Les voisins considèrent alors que Hong Tong est possédé par le diable ou par l’esprit d’un mort tourmenté.
Après avoir consacré un certain temps à sa peinture, Hong Tong, plein d’espoir, propose ses œuvres au salon annuel des artistes de la province de Taïwan et au bureau d’information américain de la ville…mais il se heurte à des refus.
En 1972, Hong Tong profite d’un concours de photographie organisé dans le temple de Nank’unshen, attirant une foule animée, pour accrocher une dizaine de ses rouleaux en couleur sur les arbres qui bordent la rue…
L’atmosphère étrange de ses peintures attire l’attention d’un reporter-photographe qui fait rapidement connaître le nom de Hong Tong à Taïpei, ce qui commence à susciter attention et commentaires des milieux artistiques de la capitale…
Hong Tong et ses œuvres deviennent un sujet brûlant de conversation et de controverses.
En mars 1976, la tout nouvelle revue mensuelle The Artist organise avec le Centre d’informations américain à Taïpei la première exposition personnelle de Hong tong et, grâce à une très forte couverture médiatique, le flot des visiteurs atteint des proportions inégalées par les expositions artistiques précédentes…Hong Tong considéré alors comme un génie ou comme un fou, devient soudain un personnage légendaire connu de tous
Après le grand retentissement de cette exposition, Hong Tong retourna dans son modeste village de pêcheurs et l’intérêt des médias se tarit. Des visiteurs curieux continuèrent à se presser devant sa vieille maisonnette, mais Hong Tong, ne supportant pas le dérangement, refoulait tous les acheteurs et, enfermé dans son atelier, se plongeait dans sa peinture, continuant à vivre comme un indigent.
En 1986, à la mort de sa femme, Hong Tong perdit sa compagne et un soutien matériel important, ce qui le laissa profondément affecté et psychologiquement ébranlé. Le 23 février 1987, des voisins le trouvèrent mort dans son atelier depuis plus d’une journée.
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